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La fatigue chronique

 

Les problèmes de sommeil sont souvent récurrents chez les personnes en souffrance psychique et particulièrement dans la maladie bipolaire.

Difficulté à se coucher avant 23h parce que notre horloge biologique est décalée, le train du sommeil passe plus tard. La qualité du sommeil est souvent médiocre : difficulté d'endormissement ou micro réveils, insomnie, cauchemars, apnées du sommeil, douleurs ... au réveil la fatigue est plus intense qu'au coucher. 

Somnifères, anxiolytiques, *mélatonine pour réguler l'heure de passage du train du sommeil, sont des solutions. Mais est-ce une solution à long terme ? Quant aux cauchemars, l'hypnose semblerait agir afin de calmer les chocs post traumatiques mais je n'ai pas encore essayé.

 

Pour ma part, mon sommeil souffre de tout à la fois sauf d'insomnie. Les cauchemars et les rêves agités ainsi que les micro-réveils sont quotidiens et me perturbent durant la journée, entraînant parfois des crises de larmes. Je combats cet état en m'obligeant à me lever, même si je manque de sommeil.

 

Ma fatigue se manifeste également chaque fois avant une activité lors de laquelle je dois assurer. Générée sans doute par une grande appréhension et anxiété, elle ne disparaît que lorsque l'activité débute et je suis alors en pleine possession de mes compétences. La somatisation est très forte et s'empare du corps, générant beaucoup de douleurs.

 

Les phases de dépression se caractérisent particulièrement par une grande fatigue et un besoin de dormir beaucoup, d'autant plus quand le sommeil est perturbé. Nous ne pouvons lutter contre cette fatigue qu'en tentant de nous réguler en adoptant un rythme plus calme et nous coucher tôt. Lorsque la phase dépressive est au plus fort, il est quasi impossible de se lever. Inversement, lors d'une phase montante ( phase maniaque ), le besoin de sommeil est réduit, nous sommes plein d'énergie et tellement heureux de pouvoir faire mille choses que notre rythme de vie est totalement perturbé, brutalement. Cet état ne peut donc pas durer, il occasionne évidement une grande fatigue qui nous fera redescendre.

 

Enfin, chez certains patients le traitement occasionne de la somnolence et des effets secondaires perturbant le sommeil.

 

Un jour, une collègue m'a dit : " Chaque fois que je te vois tu es fatiguée ! ". Cette remarque m'a considérablement blessée car j'ai eu le sentiment d'être prise pour une fainéante. Le manque d'énergie et les douleurs dont je souffre me sont difficiles à supporter, à accepter et à faire comprendre et ma capacité de travail s'est trouvée fortement réduite, ce qui a pour conséquence une précarité financière. L'allocation Adulte Handicapé et la reconnaissance de travailleur handicapé permet toutefois de maintenir un minimum financier qui nous protège d'une situation encore plus difficile à gérer.

 

 

La fatigue chronique est un problème difficile à gérer et occasionne des difficultés supplémentaires au quotidien. Avez-vous pensé à une éventuelle apnée du sommeil ? Pour ma part, ma fatigue venait en grande partie de là et depuis que je suis appareillée, je revis ! N'hésitez pas à en parler à votre médecin, votre psychiatre et à faire les tests de l'apnée du sommeil. 

 

 * Un article détaillé ici, sur la mélatonine, le trouble bipolaire et le sommeil

 http://www.lareponsedupsy.info/sommeil_rythmes_biologiques_et_troubles_bipolaires

 

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