COMMUNIQUER - LIBÉRER LA PAROLE

Libérer la parole est le premier pas mais il n'est pas aisé de le faire. Bien des freins lui font barrage :

 

  • éprouver de la solitude et de la honte,
  • avoir peur d'être incompris, mal compris ou jugé,
  • avoir de la difficulté à s'exprimer,
  • ignorer ou refuser son mal,
  • la difficulté à trouver l'espace et la personne qui permettent de s'exprimer et d'être écouté sans jugement.

 

LES MEDIAS

Depuis quelques années les médias communiquent beaucoup sur la pathologie Bipolaire, un peu moins sur le Trouble de la Personnalité Limite (Borderline). Il est facile de trouver sur internet et de plus en plus sur les réseaux sociaux, des articles, des vidéos, des conférences et des témoignages de personnes diagnostiquées. Leurs témoignages se font via les forums des sites consacrés à la bipolarité et de plus en plus via les pages et les groupes des réseaux sociaux.

De manière anonyme ou publique, ils créent ainsi une communauté de patients bipolaires et/ou borderlines et peuvent échanger entre eux sur des thèmes variés : le traitement et le suivi médical, le quotidien, l'amour, la famille, les addictions, le travail, les loisirs etc...

( Je vous encourage à visiter le forum du site LE BIPOLAIRE    https://www.lebipolaire.com/forumpourbipotes )

 

En 2022 davantage de personnes témoignent à visage découvert. Force est de constater l'évolution notable de la libération de la parole et du traitement médiatique qui en est fait.

 

Des groupes de parole et des programmes thérapeutiques ciblés existent également dans les cliniques psychiatriques de jours ou les CMPP (Centre Médico Psychologique), les GEM ( Groupement d'Entraide Mutuelle) mais les patients y demeurent entre eux.

 

LA HONTE

Les maladies psychiques sont souvent vécues de manière honteuse, particulièrement celles qui ne se voient pas. Parce qu'invisibles au premier abord, parce qu'elles génèrent des comportements sociaux déviants ou instables, parce qu'elles ont des conséquences très difficiles sur l'entourage, parce qu'elles renvoient chacun de nous vers ses profondeurs, elles souffrent de méconnaissance, de mauvaise prise en charge et de jugements. Autant de facteurs qui incitent le patient à donner le change et à retenir sa parole.

 

Le Canada et en particulier le Québec sont en avance sur la place accordée au patient et à son histoire ainsi qu'à la mise en place de thérapies structurées. De nombreuses conférences publiques animées par des psychiatres accueillent des patients pour témoigner ouvertement et poser toutes les questions qu'ils souhaitent. Ainsi ces conférences deviennent interactives et placent le patient au centre du sujet.

Certains spécialistes ont même révélé publiquement leur bipolarité ou celle d'un proche.

Voir liens externes : https://bipolaireborderline.jimdo.com/liens-externes/

 

 

LA MECONNAISSANCE

Le terme Bipolaire est de nos jours galvaudé et à la fois mis à jour.

On le retrouve dans le langage courant et dans les arts ( dans les séries télé et le cinéma particulièrement ). 

Tout comme schizo, parano, mégalo, mytho, névrosé, débile mental, fou, etc... toute cette littérature médiatique et populaire, sans le crucial témoignage des personnes concernées, ne peut que réduire le champ de compréhension de ces maladies psychiques tout en les désignant.

 

Enfin et cela me semble être très positif, de plus en plus de psychiatres écrivent des ouvrages informatifs et pratiques à destination des malades et de leurs proches. ( merci à eux ! )

 

 

LIBÉRER LA PAROLE DE QUI ?

  • des personnes en souffrance morale et psychique et de leurs proches,

POUR QUOI FAIRE ?

  • pour qu'elles soient entendues, comprises et prises en charge,
  • pour faire comprendre ces pathologies,
  • pour les aider à vivre et à avancer,
  • pour sortir de l'isolement,
  • pour qu'elles soient reconnues sans être discriminées.

 

Enfin, parce que chaque patient est unique, il est essentiel de lui donner la parole et de tenir compte de son histoire, de sa personnalité, afin de l'inclure totalement dans notre société, faire évoluer la recherche en psychiatrie, et, cerise sur le gâteau, apprécier toutes ses qualités et potentiels très souvent sous-estimés !

 

Pour autant, tout le monde n'est pas obligé de connaître notre pathologie ou notre histoire personnelle. Certes, mais la parole est essentielle pour entamer le chemin du soin et le travail sur soi.

La première personne à qui nous nous confions d'abord, est souvent notre meilleur(e) ami(e), mais malgré toute son amitié, cet ami ne peut pas prendre en charge notre souffrance psychique ni nous soigner. Il faut donc aller plus loin en acceptant de se confier à un médecin, le généraliste, le psychologue, le psychiatre. Et il faut que ce soit la bonne personne, celle avec qui nous entrerons peu à peu en confiance, qui saura être à l'écoute et qui surtout aura *les compétences requises pour nous accompagner sur ce chemin.

Il faut du temps. Du temps pour faire cette démarche, du temps pour trouver le bon médecin, du temps pour être en confiance, du temps pour accepter que nous souffrons d'une maladie et que nous avons besoin d'être soigné.

Notre meilleur ami saura, peut-être, nous mettre sur cette voie et le reste du chemin nous le parcourrons avec notre entière participation.

 

* Tous les psychologues ne sont pas à même de soigner les maladies psychiques ou les troubles de la personnalité. Beaucoup de psychothérapeutes et de pseudo-thérapeutes sont tout simplement incapables de gérer les conséquences parfois dramatiques qu'ils occasionnent par leurs approches non appropriées et leur absence de formation sérieuse sur ces sujets. Seul le psychiatre a les compétences pour poser un diagnostic et mettre en place un traitement médical adéquat, ce qui n'empêche pas de consulter un psychologue ou autre thérapeute en parallèle si besoin.