Mes phases maniaques et dépressives

Voici mon témoignage, il décrit mes phases et de quelle manière il aurait fallut m'aider.

Je ressens toujours au début une boule dans le ventre, mêlée d'anxiété et d'excitation. Peu à peu au fil des premiers jours, elle se transforme en énergie et c'est précisément à ce stade le top départ : 
La plupart du temps je crée une rupture affective. J'éprouve un immense besoin de me sentir totalement libre de tout. Je deviens solaire. J'irradie ! Je sors beaucoup car je suis hyper sociable et j'ai envie de voir du monde, de rire, de partager, de communiquer. Je fume plus que d'habitude et en particulier du cannabis, je bois beaucoup, je conduis vite, je dors peu, ça palpite en moi, ça tambourine jusqu'à l'exaltation. 
Ce besoin de liberté absolue se transforme en revendication sexuelle, comme si c'était le passage obligé pour que s'assouvisse cette volonté d'entrer en profonde relation avec les autres. Je deviens donc frivole, légère et volubile. Je parle et m'agite dans tous les sens. J'attire tout le monde tel un aimant alors tout devient extrêmement facile à vivre. Je me sens puissante, je n'ai plus peur de rien et je suis extrêmement créative. Les hommes se succèdent, j'en fais des amis. Je déborde en tout point. No limit. Je peux convaincre la terre entière de tout et n'importe quoi. 
Et l'on n'y voit que du feu puisque je suis précisément une boule de feu...

 

Cette boule de feu se calme peu à peu, exactement comme un brasier qui s'éteint. Je commence à éprouver de la fatigue et de la solitude. Ces deux-là se liguent contre moi au point de m'aplatir sur le ring.
Je sens l'anxiété du début envahir mon ventre. Je me sens vide. Vide et seule. La tristesse m'envahit, je déverse des torrents de larmes car les vannes sont ouvertes, tous les chagrins remontent à la surface.
Je dors. Je m'isole. Je ne parviens plus à me raccrocher à rien, même le plus grand amour à mes côtés ne peut me sauver de ce naufrage. Je coule. Je me sens nulle et désespérée.
Je sais que je vais vivre une sévère dépression et je crois que je ne pourrai pas remonter. 
Ce qui m'aurait aidé dans ces deux phases : 
A l'époque avant que je n'apprenne de quoi je souffre, personne n'aurait rien pu faire puisque je n'avais aucune conscience de  ce qui se jouait en moi. 
A présent que je sais repérer les premiers symptômes, je pense qu'il aurait été utile de la part de mes proches de :
- me faire prendre conscience de mon changement de comportement,
- me rassurer affectivement,
- ne surtout pas me juger,
- m'inviter à consulter mon psychiatre et m'y accompagner,
- parler avec moi de mon traitement,
                                                                                                                                - partager avec moi et des amis des moments de détente et des activités saines.
En phase dépressive, me prendre dans les bras, me bercer comme une enfant, me rassurer, me border, veiller à ma tranquillité, me faire à manger, m'accompagner chez le psychiatre. 
NE JAMAIS ME JUGER.