VIVRE AVEC

Définition des troubles & Thérapies

Crédit photo : Google images ( réutilisation autorisée )

  • ÊTRE SOI

 

Être Soi ne va pas de soi et ceci est valable pour chacun d'entre nous.

Il nous faut pouvoir visiter notre histoire personnelle pour comprendre les nœuds de souffrance et tenter de les dénouer. Il s'agit d'assumer son passé et tout ce qu'il contient pour parvenir à faire le tri et retenir ou rejeter certaines valeurs.

 

Encore nous faut-il être conscient de ce processus pour oser affirmer notre singularité.

 

La première difficulté à laquelle se trouvent confrontés les malades est la reconnaissance et l'acceptation de leur pathologie. Nombre d'entre eux ne sont pas ou mal diagnostiqués. J'ai moi-même été soignée pour dépression durant des années avant que la bipolarité et le trouble de la personnalité borderline ne soit repérés. J'ai donc souffert très longtemps et connu des conséquences graves ou invalidantes dans ma vie personnelle, particulièrement sur le plan affectif et professionnel.

 

 ( Les troubles bipolaires et borderline sont distincts, on ne souffre pas forcément des deux. Si j'en parle ici c'est seulement parce que ces deux troubles me concernent. )

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LA BIPOLARITÉ, C'EST QUOI ? 
      Lire aussi -  Manie et dépression
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  • BIPOLARITÉ et RISQUE DE SUICIDE

 

 " Le risque principal de la maladie bipolaire est le suicide.

On estime que 20% des bipolaires décèdent par suicide. Ce risque est 30 fois supérieur à celui de la population générale, il est donc considérable. Il est équivalent entre les sexes alors que dans la population générale il est 3 fois supérieur chez les hommes. On observe un pic de fréquence des suicides en mai et en octobre.

Le risque de décès par suicide est plus élevé pour les bipolaires de type II qui présentent souvent des comorbidités (alcool, trouble de la personnalité…) qui contribuent elles aussi au risque de geste suicidaire.

Le risque de tentative de suicide est quant à lui supérieur pour les bipolaires de type I (26% contre 18% pour les bipolaires de type II et 11% pour les unipolaires). Il est fréquent dans les états mixtes."

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 LE TPL C'EST QUOI ?
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  • TPL et RISQUE DE SUICIDE

"L'automutilation et les tendances suicidaires sont au cœur du critère diagnostique du DSM IV-TR. Guérir ce comportement est difficile. Le taux de suicide chez les patients souffrant de TPB atteint 8 à 10 pour cent. L'automutilation est répandue, et peut se manifester avec ou sans intentions suicidaires. Les raisons de l'automutilation non-suicidaire diffèrent des tentatives suicidaires. Les raisons de l'automutilation non-suicidaire incluent l'expression de la colère, l'auto-punition, et la tentative d'oublier la souffrance émotionnelle exprimée sur le moment. Les tentatives suicidaires, au contraire, s'expriment chez les individus qui n'arrivent plus à supporter leur détresse émotionnelle. Que ce soit de l'automutilation avec ou sans intention suicidaire, il s'agit d'une réponse aux émotions négatives ressenties.

L'agression sexuelle peut également être un facteur de suicide chez les adolescents atteints de TPB. "

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 "Auto-mutilation, tentatives de suicide, ruptures affectives et professionnelles, dépression chronique, isolement, ont été mon lot quotidien à partir de 17 ans. à la suite du suicide de mon petit ami et de la perte de mes parents. Je fus traitée pour dépression mais les professionnels de santé n'ont rien soupçonné de pathologique. Néanmoins, les personnes avec qui j'ai vécu une relation amoureuse voyaient bien que mes comportements posaient problèmes. C'est seulement après 5 séjours en hôpital psychiatrique que le diagnostic a été posé, à 41 ans.

 

Dès lors, le vrai travail a commencé : malgré des années de psychothérapies et plusieurs hospitalisations, je ne me libérais pas de mes troubles. Comprendre ces deux pathologies, revisiter mon passé, travailler sur mon schéma abandonnique et me rééduquer ( thérapie comportementale et cognitive) me permettent d'avancer plus sereinement. Je suis à présent semble t'il soignée de ce trouble de la personnalité mais il peut être soudainement ranimé.

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  • VIE AU QUOTIDIEN & HYGIÈNE DE VIE

La vie quotidienne des personnes non diagnostiquées est donc pleine de souffrances et d'errance thérapeutique.

Entre phases dépressives et phases maniaques, pulsions émotionnelles destructrices et élans passionnés, la personne souffrant de bipolarité, lorsqu'elle est non suivie, connaît bien des souffrances et des conséquences néfastes sur sa vie et celle souffrant du Trouble de la Personnalité Limite est incapable de construire une vie affective équilibrée.

 

Lorsque le diagnostic est posé, le patient  bipolaire est suivi et peut donc bénéficier d'un traitement médical ( régulateur d'humeur ) visant à le stabiliser et d'une thérapie psychoéducative lui permettant progressivement de repérer les symptômes qui précèdent une phase maniaque et dépressive et de posséder des outils concrets pour gérer ces états. Il devient alors acteur de sa propre stabilisation. ( je n'utilise pas le terme guérison car il est rare de voir la pathologie disparaître totalement. )

 

Néanmoins, le bon traitement est souvent difficile à trouver et à accepter car il n'est jamais sans effets secondaires. Des refus, des doutes et des arrêts du traitement sont fréquents.

 

Le patient TPL est encore mal suivi et diagnostiqué. Ce trouble touche principalement les femmes dont nombre d'entre elles ont connu un abus sexuel ou un trouble affectif majeur, mais pas toujours.

Les hommes sont touchés également mais souvent non traités parce qu'ils ont sans doute du mal à chercher de l'aide et adoptent des comportements anti-sociaux.

 

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La Routine Quotidienne joue un rôle prépondérant dans cette thérapie 

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  • s'efforcer à avoir un rythme de vie régulier et équilibré ( dormir avant minuit et se lever tôt, manger 3 repas complets par jour, faire du sport...)
  • sortir de chez soi, s'aérer
  • maintenir une vie sociale
  • être suivi régulièrement par son psychiatre
  • prendre correctement son traitement
  • apprendre à repérer ses symptômes et à les réorienter en adoptant des stratégies
  • demander de l'aide si besoin
  • éviter l'hyper activité
  • éviter les sources de stress émotionnel
  • apprendre à se relaxer
  • apprendre à s'affirmer
  • être à l'écoute de soi sans se mentir

Si vous lisez cette liste et que vous allez bien, les 3 premiers points  vous sembleront tout à fait normaux, voire évidents ( même si la folle vie sociale que vous menez vous fait sauter des repas et ne pas dormir assez ! )

Mais pour une personne atteinte de ces troubles, l'hygiène de vie est régulièrement mise en déséquilibre, sans qu'elle n' en soit coupable pour autant.

 

La personne bipolaire est en lutte permanente avec elle-même et les autres. Ses variations d'humeur déséquilibrent sa vie de manière récurrente, altérant son hygiène de vie. Ses phases de dépression génèrent clinophilie* ou hypersomnie tandis que dans les phases maniaques elle dort très peu. Cercle vicieux car c'est aussi son manque de routine quotidienne qui peut déclencher l'alternance de ses phases montantes et descendantes.

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* " C'est un trouble d'origine psychologique parfois trouvé dans la dépression ou certaines formes de schizophrénie. Les clinophiles se sentent généralement seuls. Il faut faire attention à ne pas confondre ce trouble avec une véritable hypersomnie puisque dans cette dernière les patients dorment réellement et très profondément alors que dans la clinophilie, on ne retrouve pas objectivement ce long temps de sommeil que les patients peuvent décrire. Dans la clinophilie, si les patients se plaignent de trop dormir cela est dû à des problèmes psychiques et non pas à un défaut physiologique d'un système d'éveil/sommeil comme dans les cas de l'hypersomnie idiopathique ou de la narcolepsie.."

Clinophilie

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La personne TPL a un comportement instable et souffre d'une image de soi profondément troublée. Hypersensible également aux émotions, ses liens sociaux sont fortement affectés. Elle passe soudainement de l'idéalisation de l'autre à la dépréciation.

 

" Les relations humaines de la personne sont souvent très instables. Cela est en rapport avec son image d'elle-même troublée. Ainsi, même des liens émotionnels intenses n'empêchent pas que la position vis-à-vis des membres de la famille, d'amis ou de partenaires soudainement tourne d'idéalisation (admiration et amour fort) en dépréciation. Lorsque le patient croit être traité de façon injuste (que cela soit vrai ou non), il réagit souvent violemment et impulsivement, et ne trouve pas d'issue à son univers de reproches vis-à-vis de lui-même et des autres - ou même de haine de soi-même. Beaucoup de gestes des autres sont interprétés faussement ou qualifiés comme hostiles par une sur-interprétation. Ils sont intensément analysés et examinés par rapport à leur contenu de « signaux ». La personne a des difficultés à interpréter justement le comportement des autres. Sa perception de l'autre est très changeante (« constance d'objet insuffisante »). Il existe un rapport entre la peur d'être abandonné et la difficulté de se sentir émotionnellement lié à une personne-clé quand celle-ci est absente (« constance d'objet insuffisante »). Cela aboutit à un sentiment d'être abandonné et de n'avoir aucune valeur. Dans ces contextes, il peut y avoir des menaces de suicide ou des tentatives de suicide. " Trouble_de_la_personnalité borderline

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  • LES SYMPTÔMES RÉSIDUELS

 

 Il est maintenant prouvé qu'entre phases montantes et descendantes du trouble bipolaire, des symptômes résiduels se manifestent. On estime que 50 % des patients atteints de la maladie bipolaire présente ce type de symptômes résiduels en dehors des crises. Les manifestations sont insuffisantes pour être considérées comme des rechutes. Cependant, il est important de les remarquer et de les suivre afin de prévenir les récidives et les éventuels risques de suicides, d’après le Dr Masson. En plus de ces symptômes, certains troubles cognitifs comme des difficultés de concentration ou des pertes de mémoire, des altérations du langage sont fréquemment observés. Ajouté à cela, les patients souffrent souvent d'hyper-réactivité émotionnelle, de quoi, donc, affecter de façon non négligeable leur qualité de vie. Tant de raisons pour assurer, même en période d'accalmie, un suivi régulier et attentif des patients.


A ce sujet, lire mon article :   mes symptômes résiduels 
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  • LES THÉRAPIES

 

Le traitement médical : défini par et avec le psychiatre, il est indispensable. Il se compose essentiellement d'un régulateur d'humeur et parfois d'un antidépresseur et d'un anxiolytique selon le cas. Il faut souvent essayer plus d'un traitement afin de trouver le bon. L'objectif visé est la stabilisation de l'humeur et la prévention des rechutes. Le traitement médical repose également sur la communication régulière avec le psychiatre. 

 

Thérapies de la bipolarité ( psychoéducation )

 

" La bipolarité, sauf dans les formes très atténuées est une affection qui pèse lourdement sur la vie de la personne : arrêts de travail, relations difficiles socialement avec l'entourage, hospitalisations... Un faisceau de situations déstabilisantes qui nécessitent la plupart du temps une aide psychologique en plus des médicaments.

Le problème sera de trouver la personne avec laquelle le patient se sentira bien mais aussi de faire un choix parmi les différentes sortes de thérapies proposées. Il faut d'abord insister sur le fait qu'un bipolaire doit être particulièrement informé sur sa maladie, les traitements, les moyens d'éviter les rechutes.

La meilleure façon d'y arriver est de pouvoir participer à un groupe de psychoéducation qui sera très utile afin que le patient apprenne à repérer les symptômes de ses phases et trouver des stratégies adéquates pour les gérer. Les TCC se développent et sont d'une réelle efficacité dans la gestion de certaines pathologies au quotidien ( stress, anxiété, phobies...). Si elles ne s'adressent pas particulièrement aux patients bipolaires, elles peuvent néanmoins être un outil de plus. 

Ces groupes existent dans certains hôpitaux, dans certaines associations dont la plus importante est ARGOS ( liens sur les antennes ) dont les antennes se développent en France. Si un tel groupe n'existe pas près de chez vous, les forums spécialisés sur internet seront un outil précieux même s'ils ne remplacent pas les liens directs. (...) " bipolaire-info.org


 Je vous invite à consulter le site PSYCOM pour comprendre les objectifs des TCC :  Thérapie-comportementale-et-cognitive-TCC

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Thérapies du TPB ( Trouble de la Personnalité Borderline )

 

" (...) La psychothérapie du trouble borderline est un art subtil et délicat . S’il est vrai que le diagnostic du trouble borderline par le médecin n’est pas chose facile, l’accompagnement psychothérapeutique des patients qui souffrent de ce trouble exige du psychothérapeute qu’il dispose d’un savoir, d’un savoir faire et d’un savoir être qui ne s’acquièrent qu’au fil d’une pratique actualisée au quotidien, tant au moyen de formations spécifiques mais aussi par des échanges réguliers avec ses pairs et au cours des séances de supervisions. Les patients qui souffrent du trouble borderline sont par nature hypersensibles, vulnérables, impulsifs et donc toujours inattendus dans leurs réactions.

Contrairement à ce qui se passe avec d’autres patients, il nous faut considérer chaque nouvelle séance de psychothérapie comme si c’était la première, et ce, quelle que soit la qualité de l’alliance thérapeutique thérapeute-patient. Enfin, il faut avoir à l’esprit que la moindre erreur peut remettre en cause tout le travail effectué. « Ce qu’il y a d’encourageant avec les personnes borderline , comme le déclarait le Professeur Quentin Debray lors du 2 ème Colloque de l’AFORPEL, (Paris Juin 2008), c’est que la psychothérapie produit toujours des effets positifs et le patient finit quand même par guérir » La psychothérapie des personnalités du type borderline est donc bien un art subtil et délicat qui demande beaucoup de tact de patience, de persévérance et d’intelligence de la part du thérapeute tant il est vrai que chaque patient borderline est unique et imprévisible.

Centrée sur ces cinq savoirs-être essentiels que sont l’empathie, l’intégrité, la prise de risque, l’affirmation de soi et l’humilité, la psychothérapie des personnes borderline exige en plus du thérapeute qu’il sache maintenir un ajustement permanent avec le patient. Parce qu’elle encourage l’expression des émotions, la Gestalt thérapie utilisée en entretien individuel et en groupes continus s’avère être une approche thérapeutique efficace avec ce type de patients. D’autres psychothérapies telles que la TCC, la TCD ou l’approche Rogerienne sont également efficaces avec ce type de patients. (...) "

pierre-nantas-psychotherapeute.paris

 

 

 

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VIVRE AVEC la maladie, c'est souffrir au quotidien, subir cette souffrance et la faire subir.

 

SE RÉÉDUQUER, c'est vivre avec la maladie en acceptant d'être Soi

et en devenant acteur de sa gestion pour vivre mieux.

 

 

 

 

 

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