· 

Psychiatrie biologique ?

A l'heure où nous prônons la biologie et les neurosciences en psychiatrie, à l'heure où la fondation Fondamental s'emploie à soutenir toutes ces recherches, avançant de plus en plus de statistiques jamais contredites, à l'heure où l'on considère comme un espoir le dépistage de la maladie bipolaire par un simple test adn, je me questionne. Car oui, on peut être patient et se questionner.

 

Avons-nous eu une analyse biologique pour notre diagnostic ? Non.

Et pourtant, nous sommes considérés comme bipolaires sans que ceci ne soit jamais remis en cause. Si l'on veut être cohérent, chacun d'entre nous devrait donc bénéficier de ces analyses biologiques et neurologiques afin de confirmer notre diagnostic ! Si l'on cherche, on trouve. Et l'on trouve d'autres points de vue et d'autres recherches que celles de la fondation Fondamental. Bien-sûr il faut se donner un peu de mal pour ne pas tout gober et accepter de remettre en question ce système dans lequel nous nous retrouvons bien malgré nous. Pour ma part, je suis étonnée de constater que nous tenons tous le même discours, telle une leçon bien apprise par tous. Ceci formate notre pensée et notre propre analyse de nos troubles. Je ne dis pas que tout ce que l'on nous dit est faux, mais je crois que nous ne devons pas pour autant tout accepter sans chercher d'autres points de vue. Nous sommes des êtres humains, avec notre histoire, et nous devons je crois faire également un travail sur nous, sur notre histoire, cela fait partie du soin.

Pourtant, nous ne bénéficions que de traitements médicamenteux, que nous sommes sensés prendre à vie parce qu'on nous l'a dit, et dans le meilleur des cas, de programmes de psycho éducation qui nous apprennent à repérer nos symptômes et à les gérer en devenant autonomes. Certes, cela nous aide, mais à la fois, ceci nous enferme.

Depuis le diagnostic, depuis bientôt 7 ans, ma vie tourne autour de la maladie et elle n'est plus du tout la même. Si heureusement je ne connais plus de phases maniaques, je connais encore trop souvent des phases dépressives, ce qui me questionne. Si j'ai amélioré mes rapports aux autres, ma communication etc... c'est en grande partie parce que j'ai travaillé sur moi, seule, en lisant, en expérimentant et en travaillant sur l'estime de soi et ce qui a causé son manque dans ma propre histoire. Tout cela a considérablement amélioré la confiance en moi et la façon de m'affirmer. Si certains traitements on fait disparaître mes accès de rage, mes sautes d'humeur excessives, mon hyper émotivité, c'est aussi grâce à ce travail psychologique.

 

Tout cela pour vous dire que oui, je remets en question cette psychiatrie qui se veut de pus en plus biologique et qui de ce fait, ne nous donnera pas le choix quant aux thérapies qui peuvent être mises en place avec notre consentement, nos choix. Non, je ne veux pas que l'on considère un enfant bipolaire parce qu'un test génétique ou neurobiologique le décrète ! Non, je ne veux pas être enfermée dans un système. Je vous livre le lien vers l'article de la revue ESPRIT, consacré à la psychiatrie biologique, qui apporte un autre point de vue :

 

 

Source : https://esprit.presse.fr/archive/review/article.php?code=36379&content=gonon

 

 

Regarder aussi :

Réformes de l'institution : que devient la psychiatrie sans la référence humaniste ? : https://www.youtube.com/watch?time_continue=634&v=8ZY4KmkEBlc

Écrire commentaire

Commentaires: 0